Présentation de l'éditeur
" Je suis né le 31 janvier 1979. Un mercredi. Je le sais parce que dans mon esprit, le 31 janvier 1979 est bleu " Daniel Tammet est un autiste savant aux capacités
hors du commun, un génie des nombres. Il a ainsi mémorisé les 22514 premières décimales de Pi, parle sept langues et a appris l'islandais en quatre jours. Pour lui, les nombres sont des formes et
des couleurs. Dans ce témoignage plein d'espoir, il explique comment il a mis toute son énergie pour sortir de ces ténèbres qui l'ont longtemps coupé du monde et comment il a réussi à se
socialiser. Un voyage en couleur qui entrouvre la prison de l'autisme.
Poche: 283 pages
Editeur : J'ai lu (3 février 2009)
Collection : J'ai lu témoignage
Langue : Français
ISBN-10: 2290011436
ISBN-13: 978-2290011430
C'est un livre que je
voulais lire depuis longtemps. Faisant des études de psychologie et ayant fait un dossier sur l'autisme, je n'avais pas eu le temps de le lire tout en en ayant profondément envie. Le déclic s'est
fait grâce au challenge de Livraddict "Un mot des titres" qui a mis en proposition le mot "bleu".
Aussitôt ce titre s'est
imposé à moi et je me suis inscrite au challenge dans l'instant.
De quoi ça parle ?
Le livre raconte la vie de
Daniel Tammet et son combat contre l'autisme. Ou plutôt son apprentissage de la vie et la difficulté dans son quotidien.
Il y raconte ses peurs,
ses doutes, ses angoisses même. Il nous parle de sa manière d'appréhender la vie et de voir le monde.
Il est autiste atteint du
syndrome d'Asperger, aussi appelé "autisme de haut niveau" c'est à dire qu'il a des capacités exceptionnel en dehors des difficultés bien connus de l'autisme (défaut de sociabilité, de
concentration, angoisses importantes, stéréotypies etc...) Par sa façon de voir le monde particulière, Daniel est un génie des mathématiques, il a appris sept langues dont une en quatre jours. Il
a aussi une mémoire exceptionnelle. Mais ces capacités ont un coût. Une enfance très solitaire, des crises d'épilepsie, des peurs omniprésentes, le
besoin d'être rassuré, encadré. Chaque jour à l'école était une difficulté pour lever les yeux vers les autres, essayer d'interagir le plus possible alors qu'il n'en ressentait aucune envie.
Il devait aussi lutter contre l'incompréhension des autres sur une maladie encore peu connue.
Par ce témoignage il nous
montre aussi sa vision du monde. Une vision synesthésique ( phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés. Daniel perçoit les nombres en couleur, ils ont une
signification pour lui. Comme il le dit:
" ils sont ma langue maternelle, celle dans
laquelle je pense et je ressens. Par exemple, comme j'ai du mal à comprendre ou à réagir aux émotions des autres, j'ai souvent recours aux nombres pour y arriver. Si un ami me dit qu'il se sent
triste ou déprimé, je m'imagine assis au creux de la cavité noire d'un 6, et cela m'aide à faire l'expérience d'un sentiment similaire et à le comprendre. "
On le suit donc durant sa vie jusqu'à aujourd'hui, découvrant des difficultés sur ce qui nous paraît simple et vice versa, des facilités dans des apprentissages
pourtant complexes.
Le livre pourrait être séparé en deux parties:
- Une reprenant sa jeunesse avec ses parents et ses frères et soeurs
- Une développant sa vie d'adulte: Son année en Lituanie, la rencontre de son compagnon Neil et la découverte de l'amour, son record de mémorisation des
décimales de Pi (Il en a récité 22 514) le tournage du documentaire sur le syndrome d'Asperger ("Brainman") où il a dû voyager seul aux Etat Unis, puis apprendre l'Islandais en quatre jours pour
le documentaire. Enfin on découvre ses projets futurs, particulièrement tournés vers sa famille
Et t'en penses quoi ?
Je pense que ce n'est pas
un livre qui peut plaire à tout le monde: il faut d'abord être intéressé par le sujet de l'autisme. Si c'est le cas, c'est un incontournable. Emouvant, drôle, parfois poétique, il parvient, avec
une écriture simple et efficace, à nous faire rentrer dans son monde. On le voit grandir, s'améliorer, combattre ses peurs et on l'encourage mentalement. On ressent une telle fierté lorsqu'il
arrive à prendre l'avion pour la première fois... Ou une telle joie alors qu'il trouve l'amour. Et puis c'est sans compter sur sa maîtrise des nombres et des langues. Détestant les maths, il m'a
perdu plusieurs fois dans les quelques démonstrations durant lesquelles il explique comment il joue avec les nombres. On ne peut, par ailleurs, qu'être émerveillé (et presque envieux) devant la
facilité qu'il a à apprendre les langues. C'est presque instinctif.
Et puis c'est aussi une
ode à la tolérance. J'ai beaucoup aimé le message que Kim Peel - L'autiste savant qui a inspiré le film Rainman - fait passer à Daniel lorsqu'ils se sont rencontrés:
"Vous n'avez pas besoin d'être handicapé pour être différent, car nous sommes tous différents" p 251.
Tellement vrai.
En conclusion ?
Ce livre est un très beau
témoignage, qui redonnera l'espoir aux personnes atteintes de ce syndrome et permettra à ceux qui ne le sont pas de mieux les comprendre... Tout le monde peut le lire, ne serait-ce que pour
s'évader quelques instants et voir le monde différemment.
Encore ?
Dans le même genre, vous pouvez lire:
- Grandin,Temple. (2001) Ma vie d’autiste. Paris : Odile Jacob 1986.
- Idoux-Thivet, A. (2009). Ecouter l'autisme: Le livre d'un mère d'enfant autiste. Autrement.
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